L’hypnose est une pratique d’accompagnement ancestrale. Longtemps crainte et dénigrée, elle connaît aujourd’hui un nouvel essor grâce au nombre grandissant d’études scientifiques qui valident son efficacité.
Mais si nous savons produire et utiliser l’hypnose, nous ne savons toujours pas vraiment comment elle fonctionne. L’hypnose est un mystère passionnant qui met en lumière la puissance créatrice de la parole.
Conscient et Inconscient
Avant de présenter l’hypnose en elle-même, faisons un détour dans notre cerveau pour mieux en comprendre ses fondements. En simplifiant sans complexe, nous pouvons dire que l’esprit humain a deux facettes : une part consciente et une part inconsciente.
Pour mieux comprendre, imaginons que notre attention (ou processus attentionnel) soit comme un phare dans la nuit. La part consciente de notre esprit est l’ensemble des phénomènes éclairés par ce phare et la part inconsciente est toute la zone d’ombre autour. En d’autres termes, nous sommes conscients seulement de ce sur quoi notre attention se porte ce qui ne représente qu’une toute petite partie de notre expérience au monde.
Pour Freud, l’Inconscient est la partie immergée de l’iceberg, il est la base invisible sur laquelle repose notre expérience consciente.
L’Inconscient est le substrat de nos comportements automatiques, émotions (joie, surprise, peur, tristesse, dégoût, colère), pulsions, pensées automatiques, rêves, croyances, attentes et valeurs.
Il est sous-tendu par un ensemble de processus psychologiques automatiques sur lesquels nous n’avons pas ou peu de contrôle habituellement. Ces processus permettent de réaliser en tâche de fond un très grand nombre d’activités sans que nous ayons à y penser. Ces processus nous permettent ainsi de concentrer nos ressources cognitives limitées sur les tâches supérieures telles que la réflexion ou la prise de décision. Ils sont indispensables à notre survie.
Les processus inconscients ont une influence considérable sur notre vie, sur notre représentation du monde et dans chacune de nos actions et décisions et cela même si nous pouvons avoir le sentiment de les réaliser en conscience et librement.
Malheureusement ces processus inconscients ne sont pas toujours parfaits, il peuvent être inadaptés, trop intenses, limitants ou obsolètes, c’est le cas par exemple des phobies, des compulsions ou encore des réactions psychosomatiques.
Imaginez alors si on pouvait réajuster nos processus inconscients lorsque ceux-ci nous freinent ou nous font souffrir… c’est justement ce que nous propose l’hypnose !
Qu’est-ce que l’hypnose ?
L’hypnose ce n’est pas : un don, de la magie, du mentalisme, du magnétisme, de la médiumnité, de la relaxation, de la méditation, du sommeil…
L’hypnose c’est l’art de mettre en mouvement des processus inconscients par la parole.
L’hypnose est un état d’absorption profond dans lequel nous sommes déconnectés du monde extérieur pour vivre une expérience intérieure intense. C’est un peu comme au cinéma lorsque, entièrement plongé dans le film, nous oublions l’écran, le monde autour de nous et le temps qui passe, bref lorsque nous y sommes vraiment ; l’hypnose c’est un peu ça sauf que… le cinéma c’est nous !
Dans cet état de conscience modifiée il nous est possible d’agir au niveau des processus inconscients ce qui n’est pas possible dans notre état de veille habituel.
L’hypnose permet entre autre d’améliorer certaines de nos capacités mentales telles que la créativité, l’imagination, la prise de recul, la flexibilité, l’acceptation… Grâce à ces capacités supérieures, il nous est possible de trouver et mettre en place de nouvelles solutions.
Est-ce que je perds le contrôle en hypnose ?
Il n’est pas possible d’hypnotiser une personne qui ne souhaite pas l’être. Il n’est pas non plus possible de faire faire ou faire dire des choses à une personne hypnotisée lorsque celles-ci vont à l’encontre de sa sécurité, de sa volonté ou de sa morale.
Une séance d’hypnose c’est avant tout une collaboration entre un hypnotiseur et un hypnotisé et chacun a un rôle à jouer. L’hypnotiseur est seulement un guide ; il accompagne le sujet en hypnose et l’aide à trouver une solution mais au final c’est le sujet qui fait, en lui. Dans une voiture, le sujet serait le conducteur et l’hypnotiseur le GPS ; c’est le sujet qui décide de la destination et qui conduit.
L’hypnose est-elle dangereuse ?
L’état d’hypnose est un état naturel et sûr.
La pratique de l’hypnose est sans danger lorsqu’elle est réalisée par un professionnel de l’accompagnement compétent, elle peut se faire chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte.
Dans certains cas rares, des effets secondaires peuvent survenir après une séance d’hypnose, les plus courants sont : la fatigue, les maux de tête, un état de confusion ou d’anxiété. Dans le cas d’apparition d’effets secondaires intenses ou persistants, il est recommandé de reprendre contact avec le praticien qui pourra aider à les soulager.
L’hypnose est contre-indiquée pour certaines maladies psychiatriques telle que la schizophrénie.
Est-ce que je suis hypnotisable ?
Tout le monde peut rentrer en hypnose, pour certaines personnes c’est simple et naturel pour d’autres cela peut demander un petit entraînement. La suggestibilité d’un individu dépend de nombreux facteurs, en particulier, de sa personnalité, de sa capacité à imaginer, de son engagement dans l’expérience d’hypnose et de sa confiance dans l’hypnotiseur.
Comme pour la pratique d’un sport ou d’un instrument de musique, plus on fait de l’hypnose plus on y accède facilement. Il peut donc être intéressant de pratiquer chez soi l’autohypnose pour augmenter l’efficacité des séances au cabinet.
Les différentes formes d’hypnose
Selon les époques, les cultures et les applications (thérapie ou divertissement), de nombreuses formes d’hypnose sont apparues. Cette partie se limite à présenter seulement quelques-unes des hypnoses actuelles les plus populaires mais il en existe bien d’autres.
L’Hypnose Classique ou Directe : Très directive, c’est la forme d’hypnose utilisée dans les spectacles d’hypnose. Historiquement elle était très utilisée en thérapie mais elle l’est moins aujourd’hui en dépit de son efficacité éprouvée.
L’Hypnose Ericksonienne (Milton H. ERICKSON) : De nos jours, c’est la forme d’hypnose la plus utilisée dans l’accompagnement au mieux-être. Cette forme d’hypnose est dite dissociative c’est-à-dire qu’elle va augmenter le sentiment de séparation entre notre Conscient et notre Inconscient. Il s’agit en quelque sorte de mettre le Conscient (notre esprit critique) en veille pour permettre de faire un travail à un niveau inconscient.
L’Hypnose Humaniste (Olivier LOCKERT et Patricia D’ANGELI) : A l’inverse de l’hypnose Ericksonienne, l’hypnose Humaniste est associative, c’est-à-dire qu’elle va réduire la séparation entre l’esprit conscient et inconscient. La personne est alors plus unifiée, plus présente au monde, plus “réveillée” que dans son état normal, un peu comme avec la méditation de pleine conscience.
Les hypnoses spirituelles : Il existe de nombreuses formes d’hypnose dites spirituelles, régressives ou énergétiques. Ces hypnoses fortement empreintes de spiritualité peuvent proposer un travail dans des vies antérieures, des voyages hors du corps ou le contact avec des êtres supérieurs. Il est important de rappeler qu’il n’est pas possible de savoir si ce qui est rencontré durant ces expériences est réel ou le produit de notre imagination et chacun sera libre de l’interpréter en fonction de ses croyances et de ses attentes.
L’autohypnose : Elle se pratique seule en jouant le rôle à la fois de l’hypnotiseur et de l’hypnotisé. Elle permet de devenir autonome lorsque des séances d’hypnose régulières sont nécessaires, en particulier pour le traitement des douleurs chroniques ou de l’anxiété. L’autohypnose est aussi très utilisée dans le monde du sport pour l’amélioration des performances.