Le sommeil, une fonction vitale souvent négligée

“Le déclin du temps de sommeil touche de manière inexorable nos civilisations connectées. Partout de par le monde, du Brésil au Japon, des États-Unis à la Chine, de l’Europe à l’Australie, le constat est le même : la proportion de petits dormeurs, en dette de sommeil, ne cesse d’augmenter. Face à une accélération des rythmes où chacun se veut présent au monde et connecté à tout moment, le sommeil peut apparaître comme un temps facultatif, et il est en effet bien malmené dans la compétition quotidienne qu’il mène face aux loisirs et au travail.” Damien Léger & al (2019) [1]

“Ce n’est pas un hasard si les pays où le temps de sommeil a le plus dramatiquement baissé au siècle dernier, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud, ou de nombreux États d’Europe occidentale, notent également une forte augmentation des maladies physiques et des troubles mentaux.” Matthew Walker (2019) [2]

Ces extraits mettent en évidence un enjeu de santé public majeur : la réduction globalisée du temps de sommeil partout dans le monde et son effet sur la santé physique et mentale. Une prise de conscience institutionnelle et individuelle apparaît nécessaire pour redonner au sommeil, souvent négligé, toute l’importance qu’il mérite. 

Le sommeil, une fonction vitale

Le sommeil est un facteur essentiel d’équilibre physique, psychologique et social. 

Au niveau physique, il joue un rôle fondamental dans la croissance de l’enfant, la récupération physique, la réparation des blessures et le fonctionnement des systèmes immunitaire et hormonal entre autres. 

Au niveau psychologique et social, le sommeil a un impact sur les capacités cognitives telles que la mémoire, la concentration, la résolution de problèmes, la consolidation des apprentissages et la régulation des émotions (irritabilité, sensibilité au stress).

Ainsi le manque de sommeil chronique peut être à l’origine ou participer au maintien de nombreux troubles : 

  • Troubles médicaux : Obésité, diabète de type 2, pathologies cardiaques, vulnérabilité aux infections…
  • Troubles psychologiques : Dépression, anxiété, faible estime de soi…
  • Troubles d’ordre social : Difficultés relationnelles, échec scolaire, difficulté dans la carrière professionnelle…  

De plus, la carence de sommeil, même ponctuelle, est aussi à l’origine d’une augmentation sensible des risques d’accidents sur la route, au travail ou à la maison.

Les caractéristiques du sommeil

Nous ne sommes pas tous égaux en ce qui concerne le sommeil : la profondeur et la qualité du sommeil, la rapidité de l’endormissement, le nombre de réveils nocturnes et le nombre d’heures de sommeil varient en fonction de chacun et de son environnement.

En ce qui concerne le nombre d’heures de sommeil pour se sentir reposé, les écarts sont importants : environ 6 heures par nuit pour les petits dormeurs et jusqu’à 10 heures pour les gros dormeurs mais, en moyenne, le temps idéal de sommeil est d’environ 8h pour les adultes et 9 heures pour les adolescents. [3]

Les troubles du sommeil

En, 2023, une enquête de l’INSV (Institut National du Sommeil et de la Vigilance) montre que 42% des français souffrent d’au moins un trouble du sommeil et que les femmes sont plus particulièrement touchées. [4]

Les troubles du sommeil peuvent prendre de nombreuses formes : 

  • Les insomnies sont les troubles les plus fréquents (20%) [4]. Elles peuvent être associées à des problèmes d’endormissement, de réendormissement, des réveils fréquents ou précoces et la sensation d’avoir un sommeil léger et peu réparateur
  • Les somnophobies : la peur du noir, la peur des monstres, la peur de dormir (confusion entre sommeil et mort) ou la peur de lâcher prise (besoin de contrôle) 
  • L’appréhension de passer une mauvaise nuit qui peut aussi être classée dans les somnophobies
  • Les cauchemars et terreurs nocturnes
  • La nycturie : le besoin de se lever fréquemment pour uriner
  • Les difficultés à se réveiller
  • Le bruxisme
  • Les apnées du sommeil
  • L’énurésie et l’encoprésie
  • La narcolepsie ou l’hypersomnie
  • La paralysie du sommeil et la détente excessive
  • Le somnambulisme
  • Le syndrome des jambes sans repos

De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de troubles du sommeil, ceux-ci peuvent se combiner : 

  • L’anxiété est le premier facteur de dégradation du sommeil [5] [6], elle est souvent associée à des ruminations
  • L’hygiène de vie : l’exposition excessive aux écrans, le manque d’activité sportive, une alimentation inadaptée, la consommation d’excitants (alcool, café, thé, drogue…)
  • L’environnement : le bruit, le manque d’intimité ou de sécurité
  • Les traumatismes : les agressions, les cambriolages, les accidents de la route..
  • Les événements de vie : la parentalité, le divorce, la maladie, le deuil, le chômage, les examens scolaires, les compétitions sportives…
  • Les troubles psychologiques : la dépression, les troubles anxieux, les troubles de l’humeur, la peur de la mort ou le besoin de contrôle qui rend difficile le lâcher prise
  • Les maladies cardiaques et pulmonaires
  • Les dérèglements hormonaux (en particulier la mélatonine), la ménopause, le vieillissement
  • Les troubles neurodégénératifs : Maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson…
  • Les douleurs chroniques

Améliorer son sommeil avec l’hypnose

Le sommeil est un processus involontaire par nature, il nous est impossible de nous endormir sur commande (par le jeu de la volonté) et nous pouvons seulement faire confiance à notre capacité inconsciente à dormir. À trop vouloir s’endormir, les chasseurs de sommeil ne font souvent que repousser le moment de bascule dans le sommeil.

C’est pourquoi, en permettant un travail à un niveau inconscient, l’hypnose permet d’améliorer de façon notable notre capacité à nous endormir et à maintenir un sommeil de qualité.

En hypnose, le travail sur les troubles du sommeil peut se faire à plusieurs niveaux. Il vise  principalement à : 

  • Réduire le niveau d’anxiété notamment en aidant la personne en se sentir capable de faire face aux situations anxiogènes
  • Apprendre à bien dormir à un niveau inconscient en apprenant au corps à se relâcher profondément
  • Travailler sur un traumatisme ou un événement de vie difficile à l’origine du trouble du sommeil
  • Travailler sur les peurs spécifiques : peur de la mort, du noir, des monstres
  • Travailler sur le besoin de contrôle et le lâcher prise
  • Favoriser une meilleure hygiène de vie et ainsi mieux préparer la nuit

Afin d’obtenir les meilleurs résultats et de limiter le nombre de séances, le praticien adapte son intervention à chaque personne et à chaque motif de consultation. En général, 1 à 3 séances d’hypnose permettent une bonne amélioration du sommeil.

La qualité de notre sommeil varie en fonction de notre âge, des évènements de vie et de l’environnement. Il est donc intéressant de compléter le travail fait avec votre praticien par l’apprentissage de l’auto-hypnose qui vous permettra de devenir autonome sur la gestion de votre sommeil tout au long de la vie.

Avertissement

Les troubles du sommeil peuvent avoir des conséquences importantes sur votre santé, il est important de consulter un médecin en première intention.

L’hypnose est une pratique complémentaire à la médecine, elle peut aider à éviter, réduire ou arrêter la prise de médicament (somnifère, anxiolytique, antidépresseur, anti-douleur…) mais l’hypnose ne se substitue en aucun cas à un diagnostic, avis ou traitement médical. Ne modifiez en aucun cas un traitement médical sans l’avis de votre médecin.

Références

[1] Damien Léger & al (2019) “Le temps de sommeil en France” dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) – Santé publique France

[2]  Matthew Walker (2019) “Pourquoi nous dormons – Le pouvoir du sommeil et des rêves” – Pocket

[3] “Hygiène du sommeil” – CENAS médecine du travail suisse – site www.cenas.ch (consulté le 13 juillet 2023) – lien vers l’article : https://www.cenas.ch/hygiene-du-sommeil

[4] “Sommeil, croyances, santé mentale et éco-anxiété – Enquête INSV/MGEN 2023” – Institut National du Sommeil et de la Vigilance – site https://institut-sommeil-vigilance.org/ (consulté le 13 juillet 2023)

[5] Tommy Chevrette (2010) “Le sommeil, ce n’est pas très reposant pour les anxieux”, dans l’Inter-mission, Service des communications de l’Hôpital Rivière-des-Prairies, vol. 9 no 6, hiver 2010, p. 20-21.

[6] “L’insomnie de l’adulte : définition et facteurs favorisants” – site www.ameli.fr (consulté le 14 juillet 2023). Lien vers l’article :  https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/insomnie-adulte